Fabrication (étapes successives)

 

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Documentation > Méthode de fabrication

Cette page liste les étapes successives de la fabrication d'un violon selon la méthode traditionnelle de Mirecourt.

Je l'ai élaborée en partant des polycopiés élaborés par Michel Legeard que nous avons corrigés ensemble et qui lui servaient de base pour ses cours à l'école Nationale de lutherie de Mirecourt. Je n'ai ajouté que quelques "trucs" personnels en italique.

Cette méthode est valable pour la construction des violons, des altos et des violoncelles neufs.

Michel Legeard (sur la droite) le jour de sa retraite. De gauche à droite: Jean Philippe Cognier, Pierre Lajugée et Dominique Nicosia

Fabrication du  moule (couronne d’éclisse).

 

-                      Coller les coins et les tasseaux sur le moule.

-                      Laisser sécher.. (Pendant ce temps Préparer les éclisses. choix, mise à l’épaisseur et de longueur, et phase 1 du fond et de la table)

-                      Ecailler les coins et tasseaux.

-                      Ecailler finement les coins des CC.

-                      Plier les éclisses de CC.

-                      Coller les éclisses de CC à l’aide de contreparties. (…)

-                      Laisser sécher. (pendant ce temps, écailler finement les coins et tasseaux, et préparer les contre-éclisses).

-                      Plier les éclisses du haut et du bas.

-                      Ajuster les joints en particulier celui du bas.

-                      Coller les éclisses à l’aide des contreparties.

-                      Laisser sécher. (Pendant ce temps, fin des opérations préparatoires en particulier plier les contre-éclisses).

-                      Mettre à fleur les éclisses du coté du moule.

-                      Tracer la hauteur d’éclisse (penser à enlever le double moule si besoin et à baisser les éclisses sur le haut).

-                      Mettre à la hauteur les éclisses.

-                      Couper le surplus de longueur dans les coins.

-                      Ajuster les contre-éclisses et les coller. (Utiliser des contreparties pour les CC et des pinces à linge pour les éclisses du haut et du bas.)

-                      Laisser sécher. (Pendant ce temps préparer ses filets si ce n’est pas encore fait, sinon, pourquoi pas commencer à préparer la tête ?)

-                      Mettre à l’équerre la couronne d’éclisse à l’aide de grosses limes. (vérification à l’équerre et à l’aide du modèle de coin).

-                      Polir le moule (sans arrondir les bords)

-                      Façonner les contre-éclisses.

-                       

Fabrication du fond et de la table

 

-                      Dresser le fond et la table.

-           Tracer le fond et la table (Un trait contre le moule, et un avec la largeur du bord).

-           Chantourner le fond et la table.

-           Mettre de hauteur les voûtes du fond et de la table.

-           Tracer l’épaisseur du bord du fond et de la table.

-           Ebaucher globalement le fond et la table (vérification des profils longitudinaux et transversaux à l’aide des modèles)

-           Dégrossir rapidement  la voûte au gros rabot (pour ôter les côtes laissées par la gouge à ébaucher).

-           Commencer à façonner le plat de bord.

-           Pré-rogner. (1 mm du trait).

-           Retracer l’épaisseur du bord.

-           Faire un chanfrein jusqu’au tracé de l’épaisseur du bord.

-           Achever le plat (mise à l’épaisseur parfaite) et finir les voûtes (rabot moyen, plat et noisette pour les CC)

-           Rogner (cette fois on coupe le trait en deux, et on ajuste les coins à l’aide des modèles.)

-           Encoller le bord de la table, puis donner un léger coup de limes fines mais de format adapté (assez grosses)

 -          Vérifier la régularité du plat et les voûtes si on avait pré-rogné un peu trop prudemment.

 

Filetage.

-           Vérifier le traçoir à filet  (trusquin double) par rapport à ses filets (Transversal dans l’érable et longitudinal dans l’épicéa, en mouillant filet et mortaise).

-           Savonner légèrement le tour des pièces ainsi que le plat encore plus légèrement.

-           Tracer la mortaise.

-           Approfondir le tracé à l’aide d’un canif rond, puis vider la mortaise à l’aide d’un petit bédane. Ne pas approfondir plus que nécessaire surtout au niveau du talon !

-           Plier si nécessaire les filets des CC et les becs.

-           Coller les filets dans les CC.

-           Coller les filets de flanc en soignant les onglets et la jonction des files sur le fond. Eviter de faire le joint de filet du haut sur le coté gauche (à cause de la transpiration de la main) et même chose en bas, éviter le joint du coté du contact du cou.)

-           Avancer conjointement table et fond de manière à comparer les onglets en vis-à-vis. Et donner un petit coup de gouge à ragréer pour vérifier le filet en profondeur

-           Laisser sécher.. (Pendant ce temps repasser sa gouge à ragréer et affûter ses gouges et ciseaux de têtes)

-           Affleurer les filets.

-           Nettoyer le plat

-           Tracer la limite de la gorge.

-           Creuser la gorge (ragréer)

 

Voûte extérieur

 

-           Achever la jonction entre la gorge et la voûte au rabot plat moyen et noisette pour les CC.

-           Retoucher la voûte en fonction du modèle (Essentiellement au rabot plat).

-           Tracer les FF sur la table.

-           Creuser les pattes d’FF (selon esthétique désirée).

-           Amorcer la perce des ouïes si choix de cette méthode traditionnelle.

-           Ratisser le fond et la table.

-           Mouiller les pièces de bois et reprendre le ratissage une fois les pièces très sèches autant de fois que nécessaire. (Alterner fond et table)

 

Creusage

 

-           Tracer un trait marquant l’épaisseur de l’éclisse et de la contre-éclisse sur le tout des pièces (utiliser un trusquin fait d’un compas avec une jambe plus grande que l’autre)

-           Tracer les coins et tasseaux.

-           Arrondir (rouler) les bords intérieurs.

-           Creuser les voûtes intérieures à la gouge à ébaucher.

-           Mettre à l’épaisseur à l’aide du jeu de rabot de voûte.

-           Ratisser l’intérieur du fond.

 

Finition du coffre

 

 

-           Diviser la longueur du fond (sans le talon) par neuf, et ajuster puis coller sept taquets sur le joint (excepté dans le secteur de l’âme).

-           Vérifier le plat de collage de la couronne d’éclisse.

-           Coller le fond sur les éclisses.

 

-           Ouvrir les FF au canif ou à la scie fine selon la méthode choisie.

-           Finir les épaisseurs de la table.

-           Ratisser l’intérieur de la table.

-           Achever au canif l’ouverture des ouïes en coupant le tait en deux.

-           Encoller une fois afin de faire gonfler les fibres tendres et reprendre la taille des ouïes.

 

Barrage

 

-           Mise d’épaisseur de la barre (En affinant plus le petit coté).

-           Tracer l’emplacement selon la méthode choisi (la barre passe à ras de l’ouïe et une bonne méthode me semble de positionner la barre dans le fil du bois ou de l’incliner proportionnellement aux largeurs).

-           Ajuster la barre selon la méthode choisie, avec un léger forcement. Si la table se déforme, la fixer sur un contour la maintenant à plat.

-           Coller la barre, en soignant la qualité du collage aux extrémités. (Sept pinces ou petites happes bien positionnées suffisent.)

-           Laisser sécher. (Démouler et poser les contre-éclisses coté table sur le moule si cela n’a pas été fait, sinon avancer la tête.)

-           Façonner la forme de la barre (En forme de chapeau de gendarme de l’empire).

 

Tablage

 

-           Vérifier le plat de la couronne d’éclisse.

-           Tabler. (Soigner la régularité du bord).

-           Faire regonfler les bords (Eau chaude).

-           Rouler le bord de table en bas et en haut (enclavement et sillet du bas)

 

Sculpture de la tête.

 

-           Mettre le bloc de tête à l’équerre.

-           Tracer le contour.

-           Chantourner la tête.

-           Corriger l’équerrage.

-           Piqueter ou tracer le modèle de volute et les modèles de forme de coulisse et de mortaise de tête.

-           Découpe du coté des joues (A la scie à chantourner, en fixant la tête à plat sur l’établi.)

-           Affiner le plat des joues au ciseau à bois.

-           Scier des tranches successives de la volute et faire sauter le bois au ciseau puis à l’aide de gouges de plus en plus courbe au fur et à mesure de l’avancement.

-           Achever au ratissoire.

-           Tracer les limites de la coulisse au trusquin.

-           Creuser la coulisse. (Gouge puis ratissoire).

-           Creuser la mortaise de tête (Chevillier) (penser à créer une « marche » entre le plat de touche et le chevillier)

-           Ratissage général (Et polissage si on préfère cet aspect sous le vernis).

-           Réaliser ou parfaire les chanfreins.

 

La touche.

 

-           Mettre à plat le bloc d’ébène.

-           Couper la longueur 5 mm plus long que la dimension fini.

-           Raboter les cotés à la dimension choisie parfaitement à l’équerre. (Largeurs finies)

-           Façonner la rondeur à l’équerre brut de rabot. (Utiliser un rabot à dent si le fil de l’ébène est tourmenté).

-           Faire la cuillère.

 

Enclavement.

 

-           Vérifier le dressage du plat de manche sur lequel se collera la touche.

-           Couper et dresser le plat de l’enclavement en respectant une pente.

-           Tracer le pied de manche sur ce plat.

-           Scier les cotés et l’extrémité puis les raboter afin de réaliser des plats parfaits.

-           Reporter les dimensions sur l’éclisse en haut.

-           Faire la mortaise d’enclavement (Canif et ciseaux).

-           Approfondir l’entaille progressivement en vérifiant en permanence la longueur, l’axe, le renversement (en s’aidant de la touche), et la hauteur de l’appui. Vérifier aussi que le haut de la touche au sillet soit dans le plan de la table.

-           Encoller le plat en bois debout.

-           Laisser sécher.. (Pendant ce temps préparer le sillet, et faire son entaille).

-           Coller le manche dans l’entaille d’enclavement.

-           Coller le sillet du bas.

 

Finition

 

-           Commencer à arrondir les bords. (Dans les parties qui seront inaccessibles après le collage de la touche.

-           Façonner le talon.

-           Reprendre le plat du manche de manière à incliner sur la gauche et mettre de la poiriette à la touche.

-           Coller la touche provisoirement (trois points de colle). Mettre juste au sillet, l’excès de longueur de la touche devant être à l’extrémité large.

-           Façonner la poignée (canif, grosses râpes, grosses limes). Penser à la position de la main de l’instrumentiste afin de conserver de la solidité en lui donnant l’impression de finesse du manche. ( le manche est légèrement en biais)

-           Finir d’arrondir (de rouler) les bords

-           Polir la poignée. (Mouiller autant de fois que nécessaire afin de faire gonfler le bois).

-           Nettoyer l’éventuel surplus de colle dans l’angle des bords.

-           nettoyer soigneusement l’instrument à l’eau froide et vérifier que le ratissage ne regonfle plus.              

 

Vernissage

 

-           Eventuellement faire bronzer l’instrument par les divers procédés traditionnels (Vapeurs alcalines, soleil ou UV)

-           Encoller l’épicéa de la table, (J’utilise de la gélatine très légèrement colorée à la garance pour éviter un aspect trop clair de l’épicéa par rapport à l’érable)

-           Passer la teinte de fond, en forçant la couleur dans l’érable, car le vernis éclaircit ensuite ce travail. (Faire de nombreux essais).

-           Vernir selon son goût en utilisant un vernis qui soit très mince mais paraisse épais, suffisamment solide, mais souple et qui puisse s’user avec le temps, et enfin transparent afin de mettre en valeur la beauté du bois au lieu de la voiler.

-           Egrainer le vernis entre les couche afin d’obtenir un fini suffisamment lisse.

-           Laisser sécher assez entre les couches.

-           Eventuellement finir en tamponnant avec le même vernis.

-           Polir le vernis pour laisser l’aspect final désiré

 

 Montage

 

-           Mettre la touche de longueur en coupant les 5 mm d’excès sur la petite largeur. (contrôler à la fausse équerre)

-           Finir et polir la cuillère. (Y compris à l’huile et au tripoli). (Penser à faire une légère saignée dans l'ébène qui permettra aux restaurateurs de décoller la touche facilement).

-           Coller la touche. (Veiller à l’affleurement et à la longueur).

-           Laisser sécher.

-           Redresser finement la touche et la polir. (à l'aide de papier de verre su une cale plate) Vérifier le léger creux en  bornoyant en face d’un néon.

-           Coller le sillet.

-           Laisser sécher..

-           Finir d’arrondir le sillet et marquer les crans à distance régulière à l’aide d’une petite lime couteau arrondie. Veiller à ce que la corde aigue ne soit pas trop près du bord afin que le gras de la main ne puisse la frôler, et ne pas approfondir le cran plus que nécessaire (les cordes dépassent largement des crans.

-           Polir de nouveau la poignée et la jonction avec la touche sans ôter de vernis.

-           Mouiller de nouveau et polir jusqu’à ce que le bois ne regonfle plus.

-           Teinter la poignée selon son goût, puis la tamponner légèrement.

-           Polir la touche et le sillet à l’huile et au tripoli.

-           Percer les trous de chevilles et du bouton. (Veiller au positionnement des chevilles qui ne doivent pas permettre aux cordes de toucher la cheville précédente).

-           Ajuster les chevilles et le bouton et les poser. (Penser à graisser les chevilles en alternant savon de Marseille bien sec et craie naturelle autant de fois que nécessaire.

-           Polir les parties visibles de la cheville à l’huile en veillant à ne pas dépasser. Repasser savon et craie.

-           Ajuster l’âme parfaitement jointive (veiller à la laisser un peu trop longue). On peu gagner du temps en essayant rapidement avec des anciennes âmes afin de visualiser la longueur et les pentes nécessaires.

-           Auster le chevalet (pieds en  puis hauteur). Le chevalet doit être bissectrice de l’angle des cordes afin de ne plier ni dans un sens, ni dans l’autre.

-           Affiner le chevalet et agrandir les trous en fonction de son goût sans oublier la solidité de la pièce. Un léger ventre discret coté touche permet de augmenter la solidité. Sa rondeur doit permettre de jouer les deux cordes médiums sans frôler les autres

-           Faire les crans de chevalet et de sillet avec une distance absolument identique, et les « graisser » au graphite.

-           Poser le cordier en veillant à ce que l’attache soit courte et ne crée pas de déperdition d’harmoniques. Visuellement, la distance de la touche au chevalet et du chevalet au cordier est égale.

-           Monter les cordes, accorder en replaçant sans cesse le chevalet afin qu’il ne prenne pas un mauvais pli ou une mauvaise place.

-           Poser une mentonnière.

-           Essayer à l’archet.

-           Régler l’âme en fonction du son désiré en laissant reposer l’instrument, se tendre les cordes et en reprenant le réglage plusieurs jours durant, voir plus.

 

              

        Fax : .      

luthiers@luthiers-mirecourt.com

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